mardi 31 mai 2011

Indonésie : Bali, entre hindouisme et animisme

temple statueSur le papier, les Balinais sont hindous.

 

En effet, ils croient en Vishnou, Shiva et Brahma, et ils ont un système de castes.

Ce système de castes est omniprésent dans la société balinaise, au point de structurer le langage tout entier. Le dialecte Balinais comporte 5 niveaux différents de langage : un pour parler aux gens des castes inférieures, un pour parler aux castes supérieures, un pour parler lorsqu'on ne connaît pas encore la caste de son interlocuteur, un pour parler des étrangers, et un pour s'adresser à la caste la plus haute. Ces différents niveaux de langage entraînent de tels changements dans la langue que les 5 niveaux sont pratiquement des langues différentes.

temple offrande

Et hélas, vous vous en doutez, la mentalité des castes est à l'origine de nombreuses discriminations, aujourd'hui encore difficiles à dépasser.

 

En revanche, au delà de ces principes, les Balinais sont très largement animistes. Ils croient en effet que les objets comme les éléments naturels sont incarnés par des esprits, dont il convient de s'attirer les faveurs en faisant des offrandes quotidiennes. 

Tous les jours, les Balinais (enfin, surtout les Balinaises) offrent quelques fleurs, de l'encens, quelques fruits, et parfois des biscuits aux dieux, aux esprits et aux démons (qui, malgré le fait qu'ils soient mauvais, ne sont quand même pas des flèches : tu leur mets un bout de pastèque, et ils battent en retraite). 

Les offrandes sont omniprésentes : on fait des offrandes devant sa parcelle de rizière pour éviter les mauvaises récoltes, devant la porte d'entrée, devant sa chambre, dans sa voiture, aux carrefours pour éviter les accidents (dans l'esprit des Balinais, ça marche beaucoup mieux qu'un feu ou un stop).

Et toute la société fonctionne sur ce principe : si quelque chose se passe mal, c'est que l'on n'a pas fait assez d'offrandes aux esprits. 

 

temple de la mer

Cela donne lieu à quelques rituels surprenants : lors d'un enterrement, il convient de ballader le corps du défunt en voiture, en suivant assez rapidement un parcours très compliqué, pour perdre les mauvais esprits avant d'emmener le corps au lieu de sa crémation, tandis que dans la voiture de tête, des musiciens jouent des percussions pour leur faire peur (et en effet, la musique a de quoi effrayer même les esprits les plus résistants).

Une fois les mauvais esprits semés, on peut tranquillement brûler le corps, de manière à libérer son âme pour repartir dans le cycle des réincarnations, sans oublier de refaire des offrandes, pour les dieux cette fois-ci (il ne faudrait quand même pas se retrouver dans un corps de cafard).

 

temple falaise

Les temples, présents dans chaque coin de rue, dans chaque jardin, sont généralement de simples lieux pour faire des offrandes, parfois décorés de statues complètement déjantées. Les temples dédiés aux volcans, ou à l'esprit de la mer, sont plus important que les autres, et sont placés dans des lieux de toute bôôôté. Et chaque temple a ses superstitions, toutes plus originales les unes que les autres.

 

Sur ce, je vous laisse, je m'en vais faire préparer mes offrandes aux esprits d'EDF, de ma banque, plus quelques autres...

samedi 28 mai 2011

Indonésie : Bali, des plages aux rizières

bali plageBali est une île volcanique plutôt petite. 130 km de large sur 85 km de haut, et pas moins de 3 volcans partagent l'île avec ses 3 millions d'habitants.

 

Cette géographie un peu particulière a entraîné un climat très varié, malgré la faible étendue des terres.

 

Près des côtes, le temps est absolument parfait. Pendant la saison sèche (en ce moment), il fait beau tous les jours, pas encore trop chaud, et la mer est à une température tout à fait acceptable ; 25°C environ -presque froid par rapport aux Emirats...

 

les preuves

Tous les grands hôtels sont quasiment sur la plage, ce qui m'a permis de développer mes compétences dans un domaine que j'affectionne tout particulièrement, l'infiltration dans les piscines de luxes (rappelez-vous...).

Le jeu consiste à se faire passer pour un client de l'hôtel, pour pouvoir se baigner dans les magnifiques piscines à débordement avec vue sur la mer, bar dans la piscine... Pour cela, il faut arriver léger, déjà en maillot de bain, avec une serviette qui fait un peu "hôtel" (éviter la serviette avec un drapeau de l'Australie, ou la serviette Ikéa, par exemple), avoir l'air sûr de soi, et faire touriste (un appareil photo en bandoulière, des tongues, des lunettes de soleil - parler anglais avec un fort accent anglais est un avantage certain).

Sans vouloir me vanter, je commence à devenir assez bon (comme vous pouvez le constater sur la photo)...

 

jatiluwih

Bali est également un paradis pour les surfeurs (enfin, les bons surfeurs). On en voit quasiment sur chaque vague. Inconvénient du développement touristique de l'île, les zones côtières commencent à être très touristiques, donc chargées en gros anglais et en vendeurs peu scrupuleux.

 

A l'intérieur des terres, on change de pays. Il pleut très régulièrement, les villages sont plus petits, les touristes s'aventurent moins, et les habitants cultivent les rizières en terrasse qui grimpent sur les flancs des volcans. 

Les paysages sont grandioses, les couleurs vives (surtout le vert), et la végétation luxuriante. Les villages semblent engoncés dans la jungle aux arbres immenses, bref, c'est fabuleux.

Les rizières de Jalituwi (en photo) ont même été récemment classées patrimoine mondial de l'Unesco.

 

riziere bali

Pour se déplacer, on avait loué une petite moto. En effet, malgré la petite taille de l'île, le mauvais état des routes et les embouteillages rendent les déplacements extrêmement lents : il ne faut pas moins de 3 heures pour aller du Sud au centre de l'île, pour une moyenne impressionnante de 30km/h environ.

mardi 24 mai 2011

Direction Indonésie

Deux semaines après, donc, me voila revenu d'Indonésie. 


Déjà, j'ai découvert que l'Indonésie, c'était vachement grand. Sûrement parce que c'était un coin que je n'avais jamais pris le temps de vraiment regarder sur la carte du monde...

 

Ce pays accroché sur l'équateur est composé de plus de 17000 îles, dont seulement un peu plus de 6000 sont habitées. La taille de ces îles va de la taille de la France (pour la partie Indonésienne de Bornéo, la plus grande île du pays) à quelques mètres carrés pour de tout petits îlots décorés d'un cocotier et d'une plage de sable blanc.

carte.jpg

En tout, l'Indonésie fait plus de 5000 kilomètres d'Est en Ouest (c'est 1/8e de la circonférence de la Terre) : et vu que c'est une multitude de petites îles, volcaniques pour un grand nombre, se déplacer d'un point à l'autre est terriblement long.

Je me suis donc limité à une toute petite partie de l'Indonésie, confinée entre l'île de Java et les îles de Flores, à savoir Bali, Lombok, le parc national de Komodo, et quelques îles microscopiques dans la région. Sur la carte à droite, vous avez l'Indonésie en vert, et le cercle rouge représente la zone dans laquelle j'ai vadrouillé pendant 2 semaines.

 

Côté culture et religion, je n'ai pas été complètement dépaysé par rapport aux Emirats, puisque l'Indonésie est un pays musulman. C'est même le plus grand du monde, avec ses quelques 240 millions d'habitants. J'ai donc pu entendre le chant mélodieux du muezzin rythmer mes journées indonésiennes.

Seule exception dans ce paysage, Bali est à 97% hindouiste. Mais dans ce pays, Islam et Hindouisme ont été arrangés à la sauce locale, et sont fortement teintés d'animisme (les gens font des offrandes aux démons, aux esprits et aux dieux tous les jours), et d'autres traditions ancestrales, ce qui en fait un mélange plutôt unique et vraiment original.

 

Au programme de ces deux semaines, et détaillés dans les prochains articles, vous aurez donc droit à :

- Bali, des plages aux rizières

- Bali spirituel : entre Hindouisme et Animisme

- Komodo : à la recherche des varans

- Les Gili Islands : petit coin de Paradis

- Un jour à Kuala Lumpur.

lundi 9 mai 2011

Indonésie

J'ai décollé hier soir des Emirats Arabes Unis en direction de l'Indonésie pour deux semaines de vacances.


Au programme, l'Est de l'île de Java, les plages paradisiaques de l'île de Bali, les volcans de l'île de Lombok, les coraux des îles de Gili, les varans de l'île de Komodo... bref beaucoup d'îles, et inch'allah, plein d'histoires à raconter, plein de souvenirs à partager, et plein de photos à vous montrer.

 

Dans les deux semaines prochaines, il ne devrait donc pas y avoir trop d'articles sur le blog, mais je me rattraperai en rentrant !
En tous cas, je penserai bien à vous ! 

dimanche 8 mai 2011

Arabie Saoudite, deuxième impression

saudia-2.jpgLa semaine dernière, je suis retourné en Arabie Saoudite, toujours pour le boulot.



Cette fois-ci, j'étais seul, ce qui m'a permis de discuter un peu plus avec les gens, et aussi d'aller voir un peu le centre ville d'al Khobar. 

Le centre ville est définitivement moins glauque que les hôtels aseptisés réservés aux Occidentaux. On y bouge, on y vit : les Indiens y côtoient les Pakistanais, les Philippins et les Saoudiens pauvres (les riches Saoudiens ne traînent apparemment pas trop dans les rues grouillantes du centre ville). On y voit même quelques femmes, couvertes de la tête au pied, dont certaines n'étaient même pas accompagnées de leur mari. 

Quand j'ai posé la question ("des femmes autorisées à sortir seule ? Quel scandale"), on m'a répondu que la société Saoudienne changeait un peu.

Le gouvernement est en réalité coincé entre la frange islamiste extrêmiste, très conservatrice et également garante de la légitimité religieuse de la monarchie saoudienne, et les aspirations légitimes des Saoudiens à un peu plus de liberté. De nombreux jeunes, par exemple, vont régulièrement passer le week-end au Bahrein voisin pour se libérer des interdictions du régime. Comprenez "aller se saoûler en compagnie de prostituées"...

Saoudia.jpg

Malgré ce centre-ville un brin plus accueillant, peu de gens apprécient vraiment la vie en Arabie Saoudite : à la question "est-ce que vous aimez la vie ici", la réponse est systématiquement "Non... Mais au moins ça paye, bien". Et la réponse est la même de l'expat Irlandais embauché par une compagnie de pétrole, au businessman Singapourien, du balayeur Indien, au chauffeur de taxi Philippin. Tout ce monde là n'est ici que pour une raison : l'argent, et la promesse d'une vie meilleure une fois rentré au pays.
Certains Occidentaux font toutefois exception à la règle. Certains apprécient vraiment la convivialité des compound et l'esprit de solidarité entre expats. Mais j'ai l'impression que ce n'est pas la majorité.

 

Vu que cette fois j'avais un peu plus de temps, je m'étais dit naïvement que j'irais visiter. Mais la réponse était là aussi toujours la même. Il n'y a rien à visiter en Arabie Saoudite. Pas de vieux centre, les plages sont interdites à la baignade (ça entraîne trop de nudité), et le désert est plat...

Le seul site qui vaille la visite, Al Hijr, un site Nabatéen ressemblant comme deux gouttes d'eau à Pétra, est à plus de 1000km de Al Khobar : ça fait un peu loin pour une visite après le boulot...

Ajoutez à celà, qu'avec la mort de Ben Laden, l'ambassade avait déconseillé aux Occidentaux de s'aventurer en dehors des lieux sécurisés, et ça fait que j'ai, une fois de plus, passé le plus clair de mon temps dans ma petite prison dorée d'hotêl.

 

En conclusion, pour rien au monde je n'irai vivre en Arabie Saoudite. Mais je me trompe peut-être...