lundi 31 mai 2010

Ma carte de visite

J'ai reçu il y a peu ma carte de visite professionnelle d'EDF. Comme quasiment toutes les cartes ici, elles sont en deux langues : l'anglais et l'arabe.

business card

Côté pile, je m'appelle donc Mr Guignard (prononcez "Gouiguenaorde", à l'anglaise), côté face, je m'appelle Flourant Jouijnard (en prononçant toutes les lettres, bien sûr).


Si avec ça j'arrive à reconnaître mon nom ...


vendredi 28 mai 2010

Mon quartier commerçant

mon quartier commercantCa fait maintenant deux mois que je vis à Abu Dhabi, et il est temps de vous présenter un peu le quartier dans lequel je vis.
 
La photo, c'est ce que je vois de ma cuisine. Dans ce pâté de maison, les immeubles sont plus petits que la moyenne, et ils regorgent de petites boutiques de toutes sortes. Quartier où toutes les nationalités se côtoient, on y trouve :
- des boutiques qui vendent absolument tout : des ordinateurs, des chaussures, des vêtements, des guitares, des appareils photos, des meubles, des DVD, des montres ...
- de la nourriture du monde entier, vendue au détail par des petits épiciers ou en gros par des supermarchés souterrains,
 
- des petits restaurants pas chers qui livrent la nourriture à domicile sans supplément,
- des services de toutes sortes : des repasseurs, des blanchisseurs, cordonniers, réparateurs de frigo, de machines à laver, de téléphones, d'ordinateurs ...


C'est très pratique, parce qu'en France, si votre téléphone ne marche plus, ils le renvoient en Suède et vous attendez 3 semaines qu'ils vous le rendent. Ici, en une demi-journée, on vous répare un téléphone, un frigo ou un ordi.
 
Les horaires : La plupart de ces magasins sont ouverts de 7h ou 8h le matin jusqu'à 23h ou minuit, avec une fermeture l'après-midi entre 14h et 17h. Vraiment pratique, ça permet de rentrer après le boulot, de prendre le temps de manger, et de partir faire son shopping après ça.
 
Les prix : trois fois rien. Petit aperçu, je me suis acheté un costume pantalon + veste à 25?, une chemise pour 5?, une cravate pour 2?, ceinture pour 3?, le maillot et le short de l'équipe de France pour 5? (pour ce qu'il va servir pendant la coupe du monde ...), une guitare pour 40?, un parfum à 1? (mais il sent tout juste assez bon pour déodoriser les toilettes). La qualité n'est pas toujours excellente, mais même pas si mauvaise que ça.
Côté service, je fais repasser mes chemises pour 1,5 Dhs (soit 30c) chez deux indiens qui s'appellent Mouhammad ou Mouhammad et qui ressemblent comme deux gouttes d'eau à Ben Laden.
Par contre, côté nourriture, les prix sont légèrement moins cher qu'en France, mais pas tant que ça. Seuls les petits restos ne sont vraiment pas chers, ce qui fait qu'il est parfois plus rentable de manger au resto que de faire la cuisine soi-même.
 
L'ambiance : tous les magasins font boui-bouis comme pas possible. Certains, comme le supermarché où j'achète ma nourriture, sont souterrains, on les croirait construits dans la rampe d'accès d'un parking souterrain. Dehors, c'est le bazar ; voitures garées n'importe comment, du monde un peu partout, ruelles mal éclairées, et rues à moitié défoncées.
Mais les commerçants sont en général très sympas, très accueillants, et même prêts à vous offrir le thé si vous avez un peu de temps pour bavarder.
 
Bref, j'adore ce quartier, et j'adore déjà aller faire mon shopping le soir avant d'aller me coucher. Le seul risque, c'est que j'achète parfois des trucs pas très utiles, que je n'aurais sans doute pas acheté s'ils n'étaient pas à ce prix là.

mardi 25 mai 2010

Habillement aux Emirats

familleGénéralement, quand on parles des Emirats en France, on s'imagine des enturbannés qui font porter la burka à leur femme. Cliché !
 
Déjà, le turban est d'origine asiatique. Porté à l'origine par les Perses (les Iraniens), il s'est étendu aux Ottomans (les Turcs) et est aujourd'hui encore porté dans certaines régions de l'Inde et du Pakistan. Mais les arabes ne l'ont jamais porté.
La Burka (ce voile intégrale avec un grillage pour les yeux), c'est afghan, et les Emiraties n'en ont jamais porté non plus.
 
Alors comment s'habillent-ils ?
Déjà, hommes et femmes portent des "voiles" et des "robes" à manches longues. Quand on arrive dans la péninsule arabique, on comprend rapidement pourquoi ; il faut pouvoir se protéger du soleil et du sable, et il fait très chaud. Au dessus de 37°C, plus on est couvert, et mieux on est ; c'est donc le vêtement le plus adapté.
 

Les femmes

Elles portent l'abaya, cette longue robe noire, et un hijab (le foulard qui couvre le cou et une partie des cheveux). Elles rajoutent parfois le niqab, qui couvre la bouche et le front pour ne laisser plus paraître que les yeux. Elles sont toutes en noir, et portent des vêtements très à la mode en dessous de leur abaya, qu'elles s'empressent d'enlever quand elles sont entre femmes ou chez elles.
 

Les hommes

Les hommes portent la Dishdash (longue robe blanche) et le keffieh (foulard). Le keffieh traditionnel est blanc et tenu par l'agal, ces sortes de tuyaux noirs. Les jeunes préfèrent les keffieh rouges et blancs, comme celui que portait Yasser Arafat, et l'attachent autour de la tête pour éviter d'avoir à porter les agal.
 
Tous les Emiratis, de 5 à 6 ans pour les hommes, et du début de la puberté pour les femmes, jusqu'aux plus vieux, hommes comme femmes, portent la tenue traditionnelle.
 

Vêtements européens

Les Emiratis portent peu les vêtement occidentaux, en tous cas dans la rue. Ils en portent généralement en dessous de leur abaya ou de leur dishdash.
Lorsqu'ils vont en boîte de nuit ou dans des fêtes, même aux Emirats, ils adoptent le jean et les T-shirts moulants, hommes comme femmes. Peu le font encore (les boîtes de nuit étant souvent associées à l'alcool et à la débauche dans les esprits), mais il y en a de plus en plus, surtout à Dubaï.
Et lorsqu'ils viennent en Europe, pour ne pas être dévisagés comme des bêtes curieuses, ils s'habillent à l'européenne, hommes comme femmes. Et comme ils sont riches, ils adorent les vêtements des grandes marques européennes.
 

Culture et religion

Ce vêtement fait partie intégrante de leur culture. Et comme ils sont peu nombreux dans leur pays, porter ces vêtements est aussi une manière d'affirmer leur identité et de ne pas la perdre pour rentrer dans le moule occidental.
Est-ce un vêtement religieux ou culturel ? La question n'a pas de sens aux Emirats, puisque religion, culture et société ne sont pas dissociés. Leur société est basée sur la religion, leur culture est religieuse, et tous les Emiratis sont musulmans. Rien dans l'islam n'impose aux hommes ou aux femmes de s'habiller comme ça ; mais ce vêtement est un signe d'appartenance à la culture arabe et à la religion musulmane.

samedi 22 mai 2010

Chouette, des photos

Pour voir un peu plus de photos en un peu plus grand que dans les articles, je vous ai préparé deux albums photos.

 

Un album sur le désert

et

un album sur Musandam et le détroit d'Ormuz

 

(pour y accéder, cliquez simplement sur les liens ci-dessus, puis cliquez sur les photos pour les agrandir et les faire défiler)


D'autres albums suivront, et apporteront leur lot de photos magnifiques (ne lésinons pas sur les mots).

Retour en France

Je sais que je vous manque terriblement depuis que je suis parti. Donc voilà une petite application qui vous permettra de savoir exactement quand est-ce que je rentre définitivement en France (parce que je rentrerai quand même avant ça).

C'est vrai j'aurais aussi bien pu dire : je rentre en Septembre 2011 et ça aurait été aussi simple. Mais là, vous pouvez voir que cette échéance se rapproche un peu plus chaque seconde.

 

Vous pourrez constater que l'image de fond et la police sont assez moches, on peut le dire. C'est du au fait que le compte à rebours est fourni par un service sur internet et qu'on ne peut modifier qu'un certain nombre de paramètres ...
C'est aussi pour ça que c'est en anglais ; mais bon, tout le monde parle anglais, non ?

jeudi 20 mai 2010

Voyage à Musandam : jour 2

dhow.JPGLe lendemain matin, réveil presque à l'aube pour une journée que nous avons réservée sur un Dhow.
 
Les dhows (en photo), ce sont les bateaux arabes traditionnels, à l'époque à voiles, aujourd'hui à moteurs.Le fond est recouvert par des tapis, et des coussins son disposés près des bastingages. Tout le pont est couvert par une tonnelle en toile, ce qui procure une agréable sensation de fraîcheur.
Nous étions une trentaine notre dhow, que des touristes, conduits par un pilote qui devait se révéler très talentueux.
 
flipper.JPGDirection, les fjords omanais, pour admirer les côtes découpées et montagneuses se jeter dans la mer d'un bleu parfaitement pur.
 
Première attraction de la journée, les dauphins. Ils sont nombreux dans la région, et notre pilote de dhow sait où les trouver. Dès qu'il les a repérés, il met les moteurs à fond, et passe à toute vitesse près des dauphins. Eux n'attendent que ça ; ils se mettent dans le sillage du bateau et surfent véritablement la vague créée par le dhow. On les voit donc tout contre la coque, en train de sauter dans la vague, de s'amuser, se retourner... Ils semblent vraiment prendre du plaisir à jouer avec le bateau. Fantastique !


Puis on nous passe des palmes, un masque et un tuba, on se jette du bastingage, et nous voila parti à la découverte des fonds sous-marins. On avait la chance d'avoir un appareil photo sous-marin, d'où cette photo des petits poissons multicolores que nous avons vus jouer dans les quelques coraux de la région. On a aperçu une raie qui se camouflait dans le sable, mais pas de requins (pourtant il paraît qu'il y en a dans le coin ; tant pis).
 
Tout dans la journée était parfait. Le midi, un petit bateau vient nous livrer le couscous, du poisson et du poulet rôti (comme quoi même dans les coins les plus reculés, on peut se faire apporter à manger), et notre pilote n'hésite pas à plonger du bateau en route pour aller rechercher une serviette qui s'envole ou couper la corde qui vient s'emmêler dans l'hélice du moteur, le tout avec un style très décontracté.
 
Après une journée entière passée dans les fjords, retour à Abu Dhabi pour reprendre le boulot dimanche matin (puisque les week-end vont du vendredi au samedi ici !).
 
fort-oman.JPGDernière attraction sur la route du retour, un petit fort perché dans les montagnes omanaises vient rappeler le passé tumultueux du détroit d'Ormuz. Autrefois indispensables pour protéger la région, ses vieilles pierres contemplent chaque soir le soleil se coucher paisiblement sur les montagnes environnantes, comme depuis des milliers d'années.

mardi 18 mai 2010

Péninsule de Musandam

Musandam, c'est cette péninsule tout au Nord des Emirats arabes unis et qui appartient au sultanat d'Oman. Il s'agit en fait d'une enclave d'Oman dans le territoire des Emirats.

C'est un point hautement stratégique, puisque la péninsule ferme la porte du Golfe Persique, formant avec l'Iran voisin le détroit d'Ormuz. Et c'est par ce détroit que passent tous les jours 17 millions de barils de pétrole, soit 30% du commerce mondial de pétrole.

Il n'y a sur cette péninsule qu'une seule route (en jaune sur la gauche de la carte), qui relie la frontière à Khasab, principale ville de la péninsule (à peine plus de 10 000 habitants).

Si la région est si peu développée, c'est qu'il n'y a là que des montagnes. De très abruptes montagnes de cailloux, quasiment sans végétation, se jettent de manière abrupte dans la mer, rendant ainsi quasiment impossible tout déplacement par la terre.

Tout au bout de la péninsule, la côte très découpée abrite de nombreuses petites criques, et quelques villages de pêcheurs accessibles seulement par la mer, car coupés du monde par la montagne tout aussi abrupte. Cette côte découpée a valu à la région le surnom de fjords omanais.
Ces paysages sont difficilement accessibles, mais du coup formidablement sauvages et somptueux.
 
Côté histoire, la place de cette péninsule en a fait très tôt un point stratégique, convoité par de nombreuses nations. De plus les côtes découpées offraient un emplacement parfait pour des caches de bandits ou des places fortes bien protégées.
Vu qu'en plus, la région n'était pas riche en ressource, la piraterie s'est très bien développée dans le coin, à tel point qu'on l'appela même la "côte de la piraterie". Pendant plusieurs siècles, les locaux ont donc pillé les navires marchands occidentaux, jusqu'à ce que les anglais se fâchent et mettent toute la zone sous protectorat (voir l'histoire des Emirats).

Aujourd'hui, la région commence tout juste à sortir du Moyen-âge (j'exagère un brin, mais la vie ne devait pas être des plus agréables dans la région il y a encore 50 ans) grâce au tourisme apporté par le développement des Emirats voisins. Exactement ce qu'on a fait !

lundi 17 mai 2010

Voyage à Musandam : jour 1

plage-musandam.JPGIl y a deux semaines, je suis parti avec 4 copains (Charlie, Adrien, Anna-Lou et Gauthier) faire un petit tour vers une attraction majeure de la région : la péninsule de Musandam (demain je vous fais paraître un petit article sur la géographie du détroit d'Ormuz pour que vous puissiez voir où se situe Musandam).
 
A à peine 4 heures de route d'Abu Dhabi, 3 heures de Dubaï, on se retrouve dans un endroit complètement sauvage et désert (remarquez, le désert ce n'est pas ce qui manque dans la région...).
Après avoir passé la frontière des Emirats pour rentrer à Oman (coups de tampons plein le passeport, un peu de temps perdu, et ce constat toujours agréable que quand on a un passeport européen, on est le bienvenu dans le monde entier), on change de monde.
 
Plages désertes de sable blanc, montagnes caillouteuses et rocailleuses qui se jettent dans la mer, mer à 28°C.
piscine-khasab-hotel.JPG
Au final, on a partagé la première journée entre la plage et la montagne. On nous avait d'ailleurs parlé d'une "forêt" d'accacias (en tout une trentaine d'arbres) qu'on n'a jamais trouvée. Mais on a quand même vu des accacias, plein de chèvres broutent les quelques rares touffes d'herbe qui arrivent à pousser.
 
Terminez la journée par un petit repas dans le seul pub anglais de la région (la nourriture "locale" ne nous a pas vraiment convaincu le midi), une petite tête dans la piscine de l'hôtel (en photo), et on se couche tôt pour être en forme le lendemain.
Au programme du lendemain, et pour vous mettre l'eau à la bouche, plongée dans les fjords omanais, des dauphins et encore des montagnes !

vendredi 14 mai 2010

Ma soirée jet-set

Suite à mon premier jour à Dubaï, on a fini la soirée avec 4 autres VIE à la Nasimi full moon beach party.
 
Pour que vous puissiez vous représenter la scène, ça se passait tout au bout de la Palm Jumeirah, exactement sous la petite punaise de la photo satellite. Ils avaient transformé la plage en boîte de nuit, et tout le monde (enfin, surtout des Européens) dansait au rythme effréné de la musique que rugissaient les énormes hauts-parleurs.
 
Vu que je suis un danseur né, j'ai préféré discuter plutôt que d'aller danser... Après avoir entendu les histoires militaires de deux anglaises et d'un officier de la Royal Navy en mission dans le Golfe, je suis parti m'asseoir sur un des canapés blancs installés dans le sable pour l'occasion.
 
J'étais à peine assis qu'un homme d'une cinquantaine d'années en short et T-shirt à la mode vient me prévenir que je me suis assis dans le coin VIP et que je suis donc à sa place.
Je m'excuse et je m'apprête à partir, mais l'homme me demande mon nom, et me demande de rester à sa table. Il appelle le serveur et lui demande de m'amener tout ce que je lui demanderai, et pour être sûr que j'en profite, il me commande d'entrée une assiette de brochettes et deux boissons.
Et puis il appelle les 3 danseuses pakistanaises qu'il a embauchées pour la soirée et leur demande de nous divertir en dansant.
 
Puis il se présente ; c'est le conseiller personnel de Sheikh Mohammed, ministre de la défense, fils de l'ancien président Sheikh Zayed, et donc frère de l'actuel président, et surtout héritier de la couronne (on dit couronne même si c'est un président, mais j'en reparlerai). Il passe ses jours et ses nuits avec lui, sauf certains week-end où il en profite du coup pour faire la fête.
Il est donc Emirati, parle 5 langues différentes. J'en profite pour lui poser plein de questions sur les Emirats, auxquelles il répond avec beaucoup de patience et de gentillesse, démontrant ainsi le sens de l'hospitalité légendaire des arabes. J'apprends que certains émiratis (beaucoup selon lui) s'habillent régulièrement à l'occidentale pour venir faire la fête dans les bars et les boîtes de nuit.
"Et les femmes ?", que je lui demande. "Pareil", qu'il me répond. Et pour me le prouver, il vient me présenter à ses amies émiraties, elles aussi habillées en jean et T-shirt moulant pour la soirée.
 
Après 2 heures passées à discuter de la société et de Sheikh Mouhammad, à boire et à manger, on se quitte, car il est l'heure de rentrer à Abu Dhabi. Embrassades, "Dieu te protège", et je pars en me demandant si tout ça s'est vraiment passé. Comme quoi les Emirats sont pleins de surprises...

mercredi 12 mai 2010

Langues aux Emirats

Calligraphie-arabe.jpgQuelle langue parle-t-on aux Emirats ?

On pourrait résumer ça en une phrase : la langue officielle est l'arabe, la langue la plus parlée est l'ourdou, et tout le monde parle anglais.

 

L'arabe :

C'est la langue historique des Emirats. C'est la langue maternelle des Emiratis, la langue sainte de l'Islam, donc la langue officielle des Emirats arabes unis. Tous les panneaux sont en arabe (sous-titré anglais), et la majeure partie des médias sont en arabe.

 

L'anglais :

Quand il y a autant de nationalités différentes dans un même pays, on est bien obligé de choisir une langue commune pour se comprendre. Le fait d'être un ancien protectorat britannique aidant, tout le monde (à quelques très rares exceptions près, notamment dans les campagnes) parle anglais.
Tous les panneaux et les documents officiels sont doublés en anglais, et on trouve un très grand nombre de journaux, radios, télévisions en anglais. Quand on décroche au téléphone, qu'on fait une réunion,  une conférence, ou qu'on s'adresse à quelqu'un dans la rue, la langue utilisée sera presque invariablement l'anglais.

 

L'ourdou :

L'ourdou est la langue officielle du Pakistan, et une des langues officielles de l'Inde. Elle est parlée par tous les Indiens et les Pakistanais musulmans (les Indiens hindous parlant hindi). Comme ceux-ci représentent la majeure partie de la population, elle est de facto la langue la plus parlée aux Emirats.

 

Les autres :

Forcément, chaque population a sa langue maternelle et la parle avec ses compatriotes. On entend donc régulièrement du Tagalog (Philippines), de l'Indonésien, du Bengali ... Un joli brassage !

mardi 11 mai 2010

Débuts à Dubaï

burj khalifaVoila déjà plus d'une semaine, je suis allé visiter Dubaï.
Dubaï n'est pas la capitale des Emirats (c'est Abu Dhabi), mais c'est certainement la ville dont on parle le plus.
En effet, comme Abu Dhabi a du pétrole, ils ont construit une ville pratique et adaptée à leurs besoins, sans démesure. Mais Dubaï n'a pas de pétrole, et, comme ils veulent quand même exister et ne pas rester dans l'ombre de leur rival (Abu Dhabi), il fallait faire parler de soi. C'est ce qu'ils ont fait...
 
Pour ma première journée à Dubaï, j'ai fait le touriste parfait, en visitant tous les lieux dont vous avez certainement déjà entendu parler dans les médias.
 
    aquarium
  • La Burj Khalifa ; c'est la plus haute construction jamais réalisée par l'homme (et de loin). Avec ses 828 mètres de haut et ses 162 étages, elle ridiculise par sa taille toutes les autres constructions. Techniquement, c'est fabuleux, et c'est vrai qu'on se sent tout petit lorsqu'on est au pied. Sur la photo, j'étais un peu près, et du coup, ça écrase un peu. Je ferai un article sur cette tour quand je serai monté tout en haut, parce qu'il y a pas mal de choses à raconter dessus.
 
  • Les malls (centre commerciaux) : ceux les plus connus sont le Dubaï Mall et le Mall of Emirates. Vous avez certainement déjà entendu parler de la piste de ski, située dans le mall of Emirates, et très médiatisée. Ces centres commerciaux sont immenses, on y trouve toutes les grandes marques mondiales, des restaurants, des aquariums gigantesques (sur la photo, la plus grande votre d'aquarium au monde ; comme quoi on trouve les records qu'on peut), des librairies immenses, mais les prix sont assez élevés (normal !).
 
  • La vieille ville, et notamment le souk aux épices. J'ai trouvé ça très touristique dans le mauvais sens du terme, parce qu'aujourd'hui, les gens vont acheter leurs épices dans les supermarchés, et que le souk ne reste que pour vendre des trucs au touristes. D'où une ambiance faussement typique et des prix trop élevés.
 
    quais dubai
  • Les quais de la Dubai Creek, très agréables au coucher du soleil, et où les bateaux se chargent de marchandises pour partir les vendre à l'Iran voisin. Il est très intéressant de voir que toutes les sanctions commerciales actuelles contre l'Iran sont une énorme hypocrisie. En effet, les marchandises (électroménager, voitures, chaînes Hi-fi, écran plats ...) sont vendues par les pays occidentaux aux Emirats, qui les revendent immédiatement à l'Iran (sur la photo : un bateau chargé de machines à laver et de voitures s'apprête à partir). Pensez-y la prochaine fois que vous entendrez les politiques demander de nouvelles sanctions contre l'Iran : beaucoup de communication pour dorer son blason, mais il s'agit pas de toucher au business !
 
  • The Palm Jumeira, le gigantesque palmier en île artificielle (le seul actuellement ouvert à Dubaï), qui abrite un très luxueux hôtel et des résidences de luxe. On a fini la journée à Dubaï par la Full moon beach party sur une des plages de ce palmier, transformée en boîte de nuit pour l'occasion. D'ailleurs, j'ai une petite anecdote à ce sujet, où j'ai fait l'imposteur et que je vous raconterai dans un prochain article ...
 
Voilà pour la première journée à Dubai. Il m'a quand même manqué la visite du Burj Al Arab, cet hôtel en forme de voilier, réputé être l'hôtel le plus cher du monde. La prochaine fois, j'essaierai d'aller tout en haut de la Burj Khalifa pour vous montrer la vue !

dimanche 9 mai 2010

Le melting pot des Emirats

Si on reprend le fil de l'histoire, on peut voir qu'à un moment donné, les Emiratis se sont retrouvés avec beaucoup de sous et tout à construire.
Il n'avaient pas forcément le savoir-faire pour faire des maisons, des immeubles, des routes et des centrales, ils n'avaient pas non plus les matériaux, donc ils ont fait appel aux étrangers.
famille
En premier lieu, les anglais, qui étaient déjà là puisque c'était un protectorat britannique, sont restés et en ont profité pour faire des affaires sur place. Bien sûr, les entreprises européennes ont rapidement été intéressées, ainsi que les entreprises des pays voisins ; Egypte, Liban, Syrie principalement.
Mais surtout, un tel développement nécessite d'énormes besoins en main d'oeuvre. Comme les européens n'ont pas envie de s'expatrier pour pousser des brouettes sur les chantiers, ramasser les poubelles ou faire le ménage, que les Emiratis ne rêvaient pas de ça non plus, il fallait trouver autre chose. Coup de chance, le Pakistan et l'Inde disposent d'une quantité impressionnante de main d'oeuvre, et qui ne trouve pas toujours du boulot dans son pays d'origine.
 
Comme les Emirats sont un pays musulman, ce sont surtout les musulmans qui sont venus. Les Indiens et les Pakistanais, bien sûr, mais aussi les Indonésiens (l'Indonésie est le plus grand pays musulman au monde), et les Philippins.
 
Plus récemment, ce sont les chinois qui commencent à venir, attirés par le développement économique important (environ 12% de croissance par an) des Emirats.
 
Si on résume, on trouve aux Emirats:
- une grosse majorité (plus de 50 %) d'Indiens, Pakistanais, Sri Lankais et Bangladeshi
- une part importante d'Asiatiques (principalement Philippins et Indonésiens)
- une forte minorité des pays arabes (surtout Egypte, Syrie et Liban)
- une forte minorité d'Européens (majoritairement des Anglais, et pas mal d'Allemands, Italiens, Espagnols, Roumains, et Français)
- des Australiens (difficilement classables dans une catégorie, mais finalement relativement présents ici)
- et des Chinois, qui font leur arrivée dans le pays.
 
Pour le reste, on voit peu d'Etats-Uniens, peu de Sud-Américains, et très peu d'Africains (à l'exception des Egyptiens, bien sûr, plus quelques Soudanais et Ethiopiens, qui sont aussi des pays musulmans).
 
Et les Emiratis dans tout ça ? Ils ne représentent aujourd'hui qu'entre 10% et 15% de la population (moins de 10% selon certaines estimations). Alors forcément, ça pose pas mal de questions, notamment d'identité nationale, de contrôle du pays, de culture... Et c'est intéressant de voir que sur certaines de ces questions, on a beaucoup à apprendre d'eux !
(En photo, vous avez la "famille type" moderne des Emirats. Je reviendrai sur l'aspect famille, notamment pour parler de la place de la femme, de l'habillement, et du recul de la natalité aux Emirats)

jeudi 6 mai 2010

Un petit tour des slogans

EDF_LogoTag_RGB72_104_web_E.gifUne fois n'est pas coutume, je ne vais pas vous parler des Emirats. Mais maintenant que je suis chez EDF, j'en profiterai pour vous faire un peu découvrir le monde des grosses entreprises de l'énergie. En avant-goût, un petit aperçu des slogans.
 
Il y a quelques années, avec la hausse des préoccupations environnementales, toutes les boîtes dans l'énergie se sont mises à adopter des slogans qui faisaient écolos :
- Total : Pour vous, notre énergie est inépuisable (ce qui reflète tout à fait la problématique du pétrole)
- GDF : Une énergie durable entre nous
- Areva : L'énergie au sens propre.
- EDF, de son côté, adoptait un slogan plus large et abandonnait son "Quand votre monde s'éclaire" pour un "L'avenir est un choix de tous les jours", beaucoup plus conceptuel ...
eolien.JPG
 
Pour ce qui est de jouer sur les mots pour faire croire que l'environnement est la première préoccupation de la boîte, on avait là des professionnels.
 
Pas de chance, l'ARPP (Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité) est passée par là, et a épinglé les 3 concurrents (Total, GDF, et Areva), en leur faisant remarquer que leur slogan était limite mensonger.
 
Bref, ils ont fait le ménage, et du coup, les slogans ont légèrement changé :
- GDF a remplacé le sien par "Une énergie nouvelle entre nous"
- Areva a changé du tout au tout pour "L'énergie est notre avenir, économisons là."
- Total a préféré "Notre énergie est votre énergie"
- Et EDF a changé quand même pour un "Leading the energy change", traduit en français par "Changeons l'énergie ensemble".
 
En gros, plein de jolis mots, de promesses d'économie d'énergie et de renouvellement pour des entreprises qui veulent quand même vendre plus d'énergie, du pétrole et du nucléaire, et qui mettent des éoliennes et des panneaux solaires plein leurs affiches.
 
Mais ne noircissons pas le tableau non plus. Il y a quand même de vrais efforts qui sont faits. Par exemple (et j'en profite au passage pour faire une petite page de pub), début 2010, EDF-Energies nouvelles avait installé dans le monde plus de 2650 MW rien qu'en éoliennes, soit l'équivalent de 3 réacteurs nucléaires. Pas de quoi sauver le monde, mais encourageant quand même.

lundi 3 mai 2010

Le désert en entrée, le barbecue en dessert

44désertIl y a une semaine, j'ai découvert le plus grand attrait des émirats ; le désert.
Pas les quelques dunes dans lesquelles on était allé faire du quad, mais le vrai désert.
 
Ce sont deux collègues français du boulot qui m'ont proposé, Patrice et Lionel. Pour info, le seul autre français d'EDF à Abu Dhabi, c'est mon patron. Comme ils ont des 4*4, indispensables pour aller dans le désert, ils vont régulièrement naviguer dans les dunes.
On est donc partis avec des amis à eux, à l'aube, à l'heure où blanchit la campagne (en fait, à 15h, parce qu'avant il fait trop chaud).
 
Le principe, c'est de franchir les dunes de sable en 4*4. C'est pas facile, parce que les dunes sont vraiment pentues, et on a vite fait de se retrouver ensablés. Et sortir un mastodonte de 2 tonnes d'une cuvette de sable bien mou, ça demande de l'énergie. Et puis, il vaut mieux éviter de le retourner aussi.
Malgré tout on peut quand même gravir et descendre des dunes impressionnantes en faisant rugir le moteur ; ça secoue et c'est très amusant. Parfois on sort les pêles et les tapis et on creuse un peu pour se sortir d'un petit trou, mais ça fait partie du jeu.
 
pas désertAprès s'être bien amusés dans le désert, on trouve une dune sympa, on sort le barbecue, les lampes à gaz, les côtes de porc et la bouteille de rosé (eh oui, aux Emirats, on trouve du cochon et du rosé), et on s'installe entre amis pour déguster la côte de porc de l'amitié.

Et c'est à ce moment là que l'on découvre vraiment le désert.
Prenez quelques instants pour vous imaginer la scène :
Il fait nuit. Il fait environ 28°C, vous n'avez donc ni chaud ni froid, vous êtes juste bien. Vous faites quelques pas pour vous éloigner du crépitement du barbecue. Vos pieds nus effleurent le sable fin, qui répond par une douce caresse. Il est tellement fin qu'on le croirait liquide. Le sable est tiède, presque frais, mais si vous le remuez un peu, la chaleur emmagasinée pendant la journée refait surface.
Vous avez fait une trentaine de pas. La lune projette votre ombre qui se découpe nettement sur la dune d'en face. Vous cessez de marcher, pour vous rendre compte qu'il n'y a rien. Aucun bruit, aucun mouvement. Pas de bruit de vent, il n'y en a pas. Pas de bruit de voitures, de klaxons, d'avions, pas même le bruit d'un piaf qui sifflote, d'une rivière qui coule, vous êtes à des dizaines de kilomètre de toute âme qui vive (enfin pas exactement ; le désert grouille en fait de vie. Plein de petits insectes qui sortent d'on ne sait où à la tombée du jour). Comme un film dont on aurait coupé le son. Juste aucun bruit. Comme la neige, le sable absorbe le bruit.
A ce moment là, on se sent tout petit.
 
des-bisous.JPGJe pense que le désert peut exercer la même fascination que la montagne ou l'océan pour certains. Celle d'un élément naturel dont les dimensions et la force dépasse de loin notre petite nature.
 
Ensuite, fin du romantisme, vous retournez au barbecue vous remplir la panse de bonne viandasse et de fromage. Et puis vous vous rendez compte que le sable fin c'est bien joli, mais que du coup, ça rentre partout. Vraiment, vraiment partout. Même dans des endroits que vous n'auriez pas imaginé.
Du coup on ramène un petit peu de désert avec soi quand on rentre.
 
En bonus, les habitants du désert vous font des gros bisous !